Fête internationale de la femme, mot de Zahra (Presidente du Comité de soutien USN Paris -Ile de France)

En ce jour qui célèbre la femme, j'ai eu envie de rendre hommage à la première femme que j'ai connue et à celle à qui je dois d'être ce que je suis: ma mère.

C'est grâce à l'éducation qu'elle m'a donnée qu'aujourd'hui je me bats contre l'injustice. C'est une femme formidable,discrète,humble, généreuse et dévouée, c'est la force... tranquille. Elle m'a appris à aimer les gens pour ce qu'ils sont et sa porte a toujours été ouverte à tout le monde. Elle a élevé plus de 20 enfants avec la même détermination et le même amour.

Aujourd'hui si je me sens citoyenne du monde c'est grâce à elle. Elle m'a donné la liberté d'être moi-même et de reconnaître cette liberté à chacun, elle m'a aussi permis de me battre pour rester libre et la force de me battre pour la liberté des autres. Rester digne et être fidèle à soi-même c'est sans aucun doute aujourd'hui un combat difficile et qui marque profondément l'histoire contemporaine sur tout le continent africain et ailleurs aussi.

Les femmes Djiboutiennes méritent qu'on leur rende hommage en ce jour parce qu'on peut être fier de leur engagement politique et des risques qu'elles prennent chaque jour, elles manifestent et militent sans relâche, alors que dans d'autres pays leur présence est soit interdite soit inenvisageable culturellement par les hommes. Souvent les femmes ne se rendent pas compte de leur pouvoir, ni de l'importance de leur rôle dans la société. La chance de la femme Djiboutienne c'est cette conscience et cette place qui lui est reconnue. On a pu constater qu'au sein de l'USN les femmes sont très présentes et actives dans toutes les manifestations aussi bien à Djibouti que dans la diaspora.

J'ai un rêve. Voir toutes les femmes djiboutiennes égales en droit pour l'accès au travail, pour l'accès à l'éducation et à la fonction publique, l'accès aux fonctions politiques et aux postes de dirigeants d'entreprises. Car il est important de souligner que la société Djiboutienne doit encore évoluer pour entrer dans la modernité. Un proverbe dit " éduque une femme et tu éduqueras un peuple". En effet, les souffrances liées à la pratique de coutumes archaïques comme l'excision, le mariage forcé des petites filles, les dotes qui permettent aux hommes d'acheter une femme doivent cesser. On n'achète pas un être humain, on ne le mutile pas, on ne l'humilie pas en raison de son genre. Le combat pour la liberté passe nécessairement par le combat pour la liberté des femmes, des femmes libres et éduquées peuvent rendre notre pays prospère et paisible.

Les femmes ont le pouvoir et le devoir de sensibiliser au sein de leur foyer contre les dangers de la pratique du khat qui est un fléau national. Le khat détruit les forces physiques, l'intelligence et le libre arbitre en rendant les consommateurs dépendants, il empêche l'économie de fonctionner normalement, voire remplace une économie saine par le marché de la drogue et de la prostitution. Cette économie du khat fait partie du système qui permet au dictateur de rester en place car il constitue l'une de ses sources de revenus et le plus puissant levier pour asservir le peuple. De plus, comme tous le savent, nous sommes gouvernés par des consommateurs de khat. Une journée sans khat serait vraiment une journée de liberté absolue, un vrai pas vers la démocratie, car chacun retrouverait sa dignité.
Nos enfants doivent attendre le meilleur de la vie et faire respecter leurs droits. Pour que l'avenir leur appartienne davantage, que leurs choix soient éclairés.

Nous voyons bien ce que nous devons supporter et ce que nous n'allons pas cesser de combattre.
Femmes, c'est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde .

Vivent les femmes!
Vive la liberté!
Comité de soutien USN Paris - Ile de France

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[Corto Maltese]

Poursuivez votre combat, persévérez...
Ayez la foi.
Restez le rayon de soleil qui illumine nos vies
Bien cordialement.
Corto Maltese au service de l'humain